Manifeste

Maintenir les conditions d’habitabilité dans un climat de plus en plus rude et dans des territoires où les intérêts de chaque entité sont pris en compte. 

Atelier shaā I SOC se sont formés autour de la nécessité de maintenir les conditions d’habitabilité là où nous agissons (par le projet) pour les humains et les non humains. Loin des critères modernes utilisés jusque-là, il nous semble urgent aujourd’hui de définir des critères pour mesurer les qualités d’un projet basé sur ce maintien des conditions d’habitabilité. Or, il n’y a pas une instance plus légitime qu’une autre pour les définir. Il s’agit d’une tâche éminemment politique, où il est primordial de reconnaître que l’on ne sait plus comment faire.

D’abord parce que la crise environnementale est colossale. Bruno Latour la définit comme un Nouveau Régime Climatique, on ne reviendra pas à une « normale » d’avant, et l’Anthropocène nous oblige, industriels, scientifiques, politiciens, architectes, à reconsidérer nos pratiques destructives. L’approche scientifique de la Zone Critique définit cette zone fragile, des roches jusqu’à l’atmosphère, dont, nous, urbanistes, architectes, paysagistes, avons le devoir de prendre soin. 

Ensuite, on ne sait plus comment faire car chaque être a ses propres conditions de subsistances, souvent en conflit les unes avec les autres. Tous les actants agissants vivants ont des besoins contradictoires qui se superposent sur des territoires, chacun voulant maintenir ses propres conditions d’habitabilité, et bien qu’elles soient liées dans un réseau de dépendances écologique (dans la zone critique), il est parfois difficile de les concilier de façon pragmatique dans un projet. Un Maire qui fait appel à nous pour construire un quartier doit répondre à une crise de logements. Sur papier, des problèmes sont résolus : la crise du logement, la crise économique, mais cela est en complète contradiction avec le Zéro Artificialisation Nette ! On ne sait donc pas comment répondre à la fois à l’élu qui a un besoin de 1600 logements, mais aussi au petit cisticole des joncs qui mesure à peine 12cm et qui niche dans un quartier à Nantes, ayant été repéré par les services de l’État qui ont arrêté le projet. Autre exemple sur l’utilisation des matériaux : l’engouement pour construire en bois peut conduire à des coupes rases dans les forêts de résineux comme de feuillus pour subvenir à la demande, supprimant ainsi les conditions d’habitabilité pour des oiseaux, qui sont reliés aux arbres et les arbres aux humains pour la séquestration carbone.  

Ce réseau se donne à voir concrètement dans les projets qui, parce qu’ils traitent des conditions d’habitabilité, font émerger ces controverses. Nous pensons qu’il est nécessaire de les mettre en avant et de ne pas les occulter, car ce sont sur ces bases qu’un projet d’architecture fabriquera de la politique, résolvant des conflits. Ainsi, afin de naviguer entre les espérances et les attentes de tous ces acteurs, qu’ils soient humains ou non-humaines, il semble qu’une des voies serait de reconnaitre les implications politiques des pratiques architecturales dans le processus et les productions spatiales – et de trouver des méthodes pour les rendre effectives. Bruno Latour – dont la rencontre a suscité la création de l’atelier shaā-soc – nous a prouvé que déplacer une pierre, creuser un trou, construire quelque chose, peut être ‘fait politiquement’L’espace architectural est le site de constantes négociations et d’arrangements (cosmo)politiques, pour reprendre les termes de la chercheuse Albena Yaneva. Ce qui nous intéresse et nous motive en tant qu’architectes est en effet de mettre en place une écologie des pratiques. Isabelle Stengers, philosophe à l’origine de ce concept, la définit comme le risque à entrer en relation avec d’autres qui transforment ainsi mes propres pratiques par le fait de porter attention à celles des autres, mais c’est aussi avant tout la seule manière par laquelle je peux me présenter aux autres. L’écologie des pratiques est importante dans notre métier : faire entendre les artisans aux clients et ainsi les amener à construire avec des matériaux moins nocifs, mais aussi à travailler avec des artisans qui traitent bien leurs ouvriers. L’architecture moderne privilégiait l’esthétique avant les conditions de travail. Il faut aussi penser au corps de celui qui fabrique : imaginer un détail qui, pour être réalisé, causera le mal de dos de l’artisan, est un échec car l’artisan ne le réalisera pas bien. Il faut donc penser à l’ergonomie de l’espace produit mais aussi à l’ergonomie dans la production de l’espace. Il s’agit donc, dans chaque projet, de retrouver des « égards », de faire entendre des éléments, des entités, des personnes, des acteurs, qui sont impliqués dans un projet. Isabelle Stengers, dans cette façon de dire ‘l’écologie est de la diplomatie’, nous inspire. C’est un levier d’action en tant qu’architecte : reconstituer cette écologie des pratiques dans un esprit de collaboration et dans un respect, pas seulement de l’environnement, mais aussi des humains. 

Ne pas savoir nous pousse à chercher plus, à apprendre, à enquêter, à parler autrement.  

En tant qu’architectes, nous avons un rôle à faire entendre la transdisciplinarité, de proposer des projets « composés » ou « compositionniste ». Nous essayons de faire entendre à la fois les voix de la recherche scientifique sur l’environnement, mais aussi l’artisanat. Car l’histoire d’Atelier shaā commence en Iran, sur des chantiers, dans des lieux arides ou en haute-montagne, qui définissent différemment à la fois une culture du climat et une culture du chantier particulières. Atelier shaā a appris des maçons qui construisaient avec des mesures issues de leur corps : bras, avant-bras, les cinq doigts ouverts, l’index, etc, requestionnant ainsi l’unité de mesure universelle. A Yazd, les rues ont été conçues dans un contexte aride, où il fallait créer de l’ombre selon les moments de la journée : ainsi, pour se déplacer vers des équipements comme le bazar le matin, l’ombre était du bon côté. Cela crée un dédale de rues couvertes-découvertes entourées de murs en terre. Atelier shaā aujourd’hui développe un urbanisme de l’ombre pour faire face aux environnements plus rudes, en cherchant la source d’inspiration dans le désert iranien, où la cohabitation avec l’aridité est ancienne et optimale. Pour faire face au changement climatique, nous pensons qu’il faut se baser sur l’intelligence collective plutôt que sur des solutions tout-technique.   

La qualité de l’architecture est redéfinie par le fait de générer de bonnes relations – avec des espaces qui engendrent la vie.  

La qualité de l’architecture est une question de bonnes relations, avec l’environnement, avec les gens qui vont concevoir, fabriquer et habiter. Plus le nombre d’acteurs est élevé et leurs intérêts sont divers et variés, plus les chances que l’architecture ou l’urbanisme réponde au maintien des conditions d’habitabilité est grande. La qualité d’un projet se crée dans les relations, par les intermédiaires, par des combinaisons, par des discussions, par des situations et des montages afin peut-être, de générer des espaces qui engendrent la vie. 

Des projets-enquêtes – mise en pratique de l’acteur-réseau 

Aujourd’hui nos projets, qu’ils s’établissent sur des quartiers entiers (urbaniste de ZAC avec des centaines de logements), ou construisent de petits projets d’architecture (maisons), s’organisent comme des enquêtes de terrain, de rencontres et de voyages. L’atelier shaā est adossé à un collectif de recherche, SOC (Société d’objets cartographiques), qui développe depuis 2016 une réflexion entre arts et sciences autour d’outils de représentation au profit de la cartographie des acteurs humains et autres vivants qui agencent le territoire, notamment au travers du livre Terra Forma, manuel de cartographies potentielles. SOC a préfiguré la création de l’atelier shaā, et aujourd’hui nous avons fait le choix de maintenir ces deux entités (l’une sans statut et l’autre, shaā, avec statut), afin de continuer à proposer des projets expérimentaux. Nous avons ainsi développé avec shaā I soc deux projets particuliers : le projet Où atterrir ? que nous considérons comme un projet d’architecture politique, et le projet Critical Zone, qui est pour nous un modèle de travail avec les sciences de la terre et les sciences humaines. 

Le Projet Où atterrir ? (OA) (Région Limousin ; Fondation Luma Arles (13), Ville de Ris-Orangis (91), Brézouard dans les Vosges) est une concertation revisitée à 100% pour tenter de la rendre opérationnelle. OA est un projet de description ainsi qu’un projet processuel. C’est un projet qui engage l’espace dans le sens où l’on conçoit des parlements (des choses). Il y a de la spatialisation : comment spatialiser une description ? Comment spatialiser le moment d’échanges avec d’autres personnes présentes ? Le projet OA est une expérimentation grandeur nature dans un travail transdisciplinaire, où des gens différents viennent enrichir l’architecture de ce processus. L’objectif est d’écrire des doléances, qui sont historiquement des prescriptions, des demandes, qui ont transformées le territoire. La doléance est une préprogrammation. C’est comme si l’on faisait une concertation non pas à partir d’un projet qui est déjà fait et qu’il ‘faut faire accepter’, mais parce que l’on ne sait justement pas quoi faire. A Ris Orangis, dans cette optique, le projet OA a renouvelé les pratiques de la commune. Cela met la concertation très en amont par la description et l’écriture de doléances avant le projet, et c’est de cela que découlera le projet.  

Nos projets d’urbanisme, à Nantes et Nancy, s’inspirent du projet OA mais aussi du projet de territoire de Shiraz (Iran) qui, avant le projet OA, combinait la reconnaissance de l’acteur-réseau et les mythes persans pour s’affranchir d’une certaine modernité coloniale. Depuis, nos projets urbains participent à un récit de territoire à toutes les échelles. Un récit fondateur crée de l’attachement. Et cet attachement nous amène à prendre soin de là où nous vivons, qui réveille l’affect qu’on peut avoir pour une terre, pour un lieu. L’enquête permet de récolter ces histoires, de les mettre en narration. L’enquête est donc qualitative. Décrire un territoire fait aussi partie de cette démarche de création de récits.  

Refaire exister des pratiques disparues mais intelligentes  

Tous les projets à différentes échelles, des quartiers à l’architecture, font appel à l’intelligence collective, et prennent en compte les différents terrains de vie de ceux qui habitent, mais aussi de ceux qui fabriquent et de ceux qui sont autour. Les projets doivent rendre heureux les humains mais il faut aussi que l’arbre qui est placé à côté soit heureux. C’est le parti-pris du projet urbain de Nantes, Erdre Porterie, où l’on a créé des zones non-aedificandi parce qu’il y a déjà sur le site des arbres qui ont besoin d’un périmètre pour vivre : le projet ne doit pas leur faire de l’ombre, ni en chantier ni une fois réalisé. Le terrain de vie de l’arbre – le périmètre, l’apport de soleil et d’eau dont il a besoin pour vivre, est considéré. Dans la même démarche, SOC a pu établir des cartes des ‘points de vie’ des arbres menacés par les pluies acides dans la forêt des Vosges observée par les sciences de la Terre.

Ainsi, les innovations à shaā-soc sont low tech, et dépendent des acteurs du projet. Par exemple la gestion des eaux de pluie et des eaux souterraines à Neuvecelle (74), maison individuelle, n’est pas canalisée avec du plastique. Dans le quartier urbain à Nantes, le projet doit fabriquer 2km de haies avec plusieurs étages, essences, supports de vie. Lorsqu’à Tomblaine, autre quartier urbain dans le Grand Nancy où nous sommes urbanistes, nous essayons, dans la prescription, de banir les formes lisse d’architecture qui ne favorisent pas la vie, et de promouvoir des dépassées de toiture, des façades rugueuses, de ne pas mettre du métal ou du plastique, cela est une forme d’innovation. Nous tentons également de réinsérer des usoirs, qui étaient des espaces privés dans les villages se trouvant au milieu des routes, et où les gens déposaient du bois ou des outils, chacun allant se servir selon ses besoins. Requestionner, réintégrer l’usoir à l’échelle d’un quartier, en tant que largeur non minéralisée, non imperméabilisée, en tant qu’espace que les habitants des quartiers peuvent transformer en jardins collectifs linéaires en pied d’immeubles, est une forme d’innovation. Parfois l’innovation dans le bâtiment ou la ville consiste à refaire exister des pratiques qui ont disparues, reprendre des choses qui existaient, par exemple prescrire des arbres que les gens plantaient dans ces endroits-là, ou reconnaître des chemins de l’eau. C’est une définition du vernaculaire, mais cela n’est pas plus facile pour autant.  

Être connecteur : d’acteurs-pratiques ; de temps ; de lieux  

Le projet Zone Critique exposé au ZKM a été l’occasion de faire du terrain avec des scientifiques de la Terre. Le projet est conçu comme une maquette de l’observatoire – un bout de paysage instrumenté de capteurs pour comprendre les dommages causés à l’environnement. Avant de mettre en œuvre l’installation, nous avons réalisé une maquette que nous avons montré à un géochimiste, un géophysicien, un philosophe, un directeur de musée, un monteur d’expo, un menuisier, qui l’ont modifié, notre travail consistant à insérer des traces de points de vue. L’installation Zone Critique a eu la capacité d’absorber les avis des uns et des autres – pour aboutir à une architecture composée. De la même façon, nos cartes sont conçues comme des objets-frontières qui rassemblent des points de vue différents et permettent la coconstruction d’un outil partagé. 

Cette approche compositionniste d’agencements de points de vue, d’attention aux pratiques et de connexion se poursuit dans nos projets d’architecture et d’urbanisme. Nous demandons aux artisans « comment feriez-vous ? » car dans chaque lieu se trouvent des pratiques vernaculaires. La connexion entre acteurs se matérialise ainsi : pour Neuvecelle, et plus récemment les projets à Autrans (38), Homs  Campestre-et-Luc (30), nous rencontrons un artisan, qui nous fait rencontrer un fournisseur, et lui-même un autre artisan. La maquette, le modèle réduit, qu’on amène voir ces personnes, est une méthode de travail pour négocier les différents points de vue rencontrés au cours de l’enquête, il ramène le monde à l’intérieur, le contient et le restitue, comme le font les cartes à une autre échelle, quand il s’agit de cartographier la zone critique que l’on connait si peu (cartes Terra Forma, carte BAP, carte CZO).  

Créer une relation de proximité avec les artisans permet aussi de ramener le projet vers de l’artisanat, une implication qui garantit aussi des qualités de fabrication. Les connexions se poursuivent dans les projets d’urbanisme. En tant qu’urbaniste il faut connecter le maitre d’ouvrage et les artisans de leur territoire qu’ils ne connaissent pas forcément ou qu’ils ne rencontrent pas au bon moment. A Nantes les prix au m2 étaient limités. Le fait d’avoir amené le MOA en voyage avec nous, avant même que le dessin du quartier ne soit fini, à la rencontre des artisans locaux, a permis de faire en sorte que la MOA reconsidère les prix de construction au m2, pour toute la filière locale, des fournisseurs aux artisans. Dans les ZAC (Nantes, Nancy), nous demandons désormais la réalisation d’un prototype à échelle 1, d’un bout de bâtiment avant le projet car cela permet d’ajuster les détails. 

Être connecteur, c’est aussi connecter des temps et des lieux disjoints ou éloignés. Des temps anciens (des usages oubliés) aux temps contemporains et aux temps futurs pour retrouver des trajectoires de l’histoire. Des lieux en Iran aux lieux en France, pour tracer des lignes sans frontières. Mais aussi des milieux, milieux souterrains et milieux en surface, que nous avons longtemps dissociés. La crise climatique nous oblige à réinventer nos relations aux temps, aux espaces, aux sols et à l’impact des activités humaines dans ces strates et ces cycles. Jusqu’à quel degré de perturbation d’un cycle (carbone, nitrate, ou phosphore par ex.), est-il encore possible de vivre et subsister sur un territoire ? Comment certains cycles garantissent-ils la fertilité des territoires – et à quelles temporalités ? Être connecteur, c’est tenté de révéler (et résorber ?) le lien entre dynamiques terrestres et injustices spatiales. C’est ce que nous essayons de mettre en œuvre dans nos projets à toutes les échelles, qu’ils soient expérimentaux, politiques, construits ou dessinés.  

Concevoir de l’intérieur  

Pour envisager le projet politiquement, il faut travailler les conditions dans lesquelles on se réunit. A Nantes, où des ambitions très importantes cristallisaient des tensions, nous avons proposé de déplacer le lieu de nos réunions dans un espace du quartier qu’ils n’utilisaient pas. Concevoir depuis le site, depuis l’intérieur d’un quartier, change notre rapport au projet. Nous voyageons localement autant que possible avec les clients, pour rencontrer des scieries, des carrières. C’est une manière de concevoir un projet de l’intérieur, dans les capacités intrinsèques du lieu, ou d’une technique, ou d’un matériau – et pas au-delà. Dans le projet Shiraz – dont nous avons été lauréat – nous avions mené une enquête sur les activités artisanales autour du site de projet, proche du bazar, et avons conçu la programmation avec les artisans et commerçants. Nous avons ensuite tracé le plan des rues et du bâti entremêlé de façon à ramener le territoire dans le site : trajets, activités, faune et flore – le site rassemble 30 entités composant le territoire qui se réunissent dans le lieu – comme l’histoire des Simorgh. Les cartes Terra Forma des observatoires de la zone critique se conçoivent depuis l’intérieur, en suivant les scientifiques au travail, sur leurs terrains, en visualisant depuis l’intérieur le point de vue des capteurs qui changent notre compréhension de l’environnement. Comme dans Où atterrir ?, il s’agit de redescriptions de nos territoires que l’on croit connaitre mais que l’on comprend en fait très peu : on ne sait pas précisément où passe l’eau en souterrain ; où va un oiseau, où va un ion calcium. Les nouveaux capteurs permettent d’appréhender ces trajectoires et de tracer de nouvelles cartes avec ces données jusqu’alors inconnues, et potentiellement de créer des outils pour faire dialoguer des acteurs qui sont en conflit sur les territoires, justement parce qu’il manque ces informations pour tracer les controverses. 

Quel est l’impact d’un matériau de façade sur l’eau de pluie qui s’est écoulé dessus, et qui repart dans les réseaux, peut être jusqu’au cours d’eau ? Quels sont les matériaux qui changent la composition chimique de l’eau ? Tout projet s’inscrit dans un bassin versant, une zone critique. Le rapport à l’air est aussi crucial, comment un bâtiment vit dans son environnement chimique ? Il n’y a pourtant actuellement rien qui permet de mesurer tout cela. Dès lors, comment mettre en place des projets avec les géochimistes qui travaillent sur l’environnement et les intégrer dans les équipes de projet ?  

Comment mettre en pratique dans les projets publics les approches de OA et ZC (ZKM) ? Les scientifiques de la zone critique instrumentent et observent sur moyen et long terme des milieux naturels, permettant de comprendre un peu mieux comment peuvent se maintenir des conditions d’habitabilité. Ces chercheurs, géophysiciens, géochimistes ont formulé le souhait de pouvoir instrumenter des bâtiments capteurs, d’installer des capteurs pour mesurer la ville. Nos bâtiments pourraient devenir des bâtiments qui permettent aussi cette observation en ville, pour réajuster, recorriger, l’aspect des constructions, des ‘Long term sensor building’. Ou inversement, que serait un observatoire dans le paysage créé avec des architectes, notamment pour abriter certains équipements ? Il s’agit aussi de travailler à la fois avec des petites entreprises (artisans) et de grandes institutions de recherche comme celle qui accueille la zone critique (IPGP, OZCAR) : changer petit à petit les institutions qui doivent se renouveler, reconnecter les sciences à l’artisanat en « menant des projets politiquement ».